Il y a une émotion omniprésente dans ma vie: une tristesse pour toutes les choses importantes et précieuses de la vie qui finiraient par disparaître avec le passage du temps (ex: la jeunesse, la santé, la beauté, la passion, l’amitié, l’amour, la mémoire, etc.) Je suis triste car je n’arrive pas à vivre sans attachement de toutes ces choses.
Étant musicienne moi-même, il y a dans ma connaissance une notation musicale, appelée fermata (venant de la langue italienne), qui est utilisé pour indiquer qu’une note ou un silence doit être prolongée au-delà de la durée normale, et la durée exacte de cette période est laissée à la discrétion de l’artiste interprète ou du chef d’orchestre. C’est-à-dire, l’artiste aurait le pouvoir de SUSPENDRE LE TEMPS pour aussi longtemps qu’il/elle désire. Souvent, ça me rappelle que c’est pareille comme le travail d’un photographe, lutter contre le temps qui passe. N’avons nous pas le même pouvoir de figer et faire rester (voire même éterniser) le temps?
Cet album parle de moi-même et de ces sentiments je vis tous les jours.
D’ailleurs, mes démarches artistiques sont très attirées par l’art contemporain et conceptuel. L’art est un outil puissant quand il arrive à véhiculer la conviction aux gens, faire réfléchir et poser des questions sur nous même et sur la société. En tant qu’artiste, j’aimerais exercer ce pouvoir avec bonnes intentions.