Je suis là, devant mon four,
à attendre la fin de cuisson
de ma tarte au chocolat.
Il reste 2 minutes 04.
Ces minutes sont interminables,
trop longues, vident. Alors j’attends
dans ma cuisine et je m’interroge
sur la relativité du temps : je me demande pourquoi
les moments heureux sont-ils toujours trop courts,
tandis que les instants douloureux
semblent toujours beaucoup trop longs ?
Je vous invite à prendre le temps et à partager,
pour une durée déterminée, des scènes de vie
que vous pourrez dompter au fil des pages.
L’alarme du four retentit.
2.04 minutes sont passées,
le temps reprend son cours
2.04
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Sandra Gilbert